4211 KM

« Quand nous sommes partis d’Iran, nous pensions que ce serait pour quelques semaines. Ça fait bientôt 50 ans. » À travers cette phrase de son père, Aïla Navidi résume toute une histoire familiale – et collective.

4211 kilomètres, c’est la distance qui sépare Téhéran de Paris, où Mina, Fereydoun et leur fille Yalda s’installent en 1979, fuyant les persécutions du régime islamique. C’est aussi la distance entre deux mondes : celui des exilé·e·s, porteur·euse·s d’une culture profonde, vivante, parfois douloureuse ; et celui d’une société occidentale qui, bien souvent, les regarde sans vraiment les voir.

Née en France, Yalda n’a jamais vécu en Iran. Et pourtant, dès qu’elle franchit le seuil de l’appartement familial, elle se retrouve projetée au cœur d’un monde iranien invisible mais omniprésent : l’odeur du riz au safran, les récits de l’exil, le farsi chantant, les silences lourds. Ce monde biculturel la contraint à choisir une identité alors qu’elle ne peut être que les deux.

4211 km déploie une fresque sensible, bouleversante et pleine de pudeur. On y découvre une famille marquée par l’exil, qui se protège, se dispute, se fête, et qui surtout, croit en un avenir plus juste. Un récit porté par la mémoire, l’amour, la colère, et cette soif de liberté, toujours vibrante, hier comme aujourd’hui.