Initiation à la littérature russe romantique au temps des tsars
Gaëtan Plein accompagné de Emilie Max

Gaëtan Plein aux côtés de Emilie Max et Axel De Booseré lors de la causerie d’août 2022
Dimanche 20 août à 15h • Terrasse du Centre Culturel
Durée : 40 min
Sous forme d’interview à bâtons rompus, le guide touristique et chroniqueur spadois Gaëtan Plein évoquera les romans russes favoris de sa jeunesse. Il abordera aussi la personnalité de ces écrivains universels.
Il évoquera aussi brièvement deux auteurs controversés à l’époque soviétique : Soljenitsyne (L’Archipel du Goulag) et Pasternak (Docteur Jivago), qui a obtenu le Prix Nobel de littérature dans des circonstances rocambolesques.
Enfin, le conférencier racontera une page lointaine des guerres de Crimée de 1853 à 1856 . Une période dont les Anglais ne retiennent généralement que « l’absurde charge de la brigade légère » et les Parisiens « le zouave du Pont de l’Alma ». C’est au cours du siège de Sébastopol que le capitaine Tolstoï, correspondant de guerre, est entré de plain-pied dans la gloire. Il deviendra un monument de la littérature mondiale.
Ce survol littéraire s’adresse non pas à des érudits, mais à des jeunes lecteurs qui voudraient en dilettante aborder un premier roman russe « court et accessible ». Pour un adolescent, cette littérature, objet de divers clichés évoque plutôt des romans fleuve, déprimants, racontant des drames existentiels où interviennent des centaines de personnages, souvent mystiques ou paranoïaques !
Trois romans conseillés pour une toute première lecture
« Les âmes mortes » (Gogol). C’est un roman truffé de personnages médiocres et cocasses, au temps des moujiks supersticieux, ivrognes et paresseux… Le héros est un escroc, drôle et attachant, qui prétend créer une colonie… à Kherson. Des jeunes célibataires, des barines, des généraux veufs se déplacent en télègue convoitant la main de jeunes filles naïves ou délurées, ou encore pieuses mais revêches.
Ce livre amusant va à l’encontre de deux préjugés : un chef d’œuvre russe peut être aussi pétillant que l’eau de Spa … et il peut avoir été écrit par un Ukrainien.
« Dersou Ouzala » (Arseniev) ferait le bonheur d’un nostalgique des grands espaces disparus. Il a pour cadre l’immense forêt vierge, traversée par la rivière Oussouri, dans l’Extrême-Orient russe, au temps du tigre de Sibérie. Ce récit est autobiographique, celui d’un colonel ingénieur topographe émerveillé par ce sanctuaire naturel. Son guide, un sauvage animiste, est le vrai héros de ce voyage initiatique.
Enfin, un court roman de Dostoïevski, « Le joueur » intéressera les Bobelins nostalgiques d’ambiance de Casino dans les villes thermales européennes à la moitié du dix-neuvième siècle. Rappelons que Dostoïevski était un joueur compulsif qui se ruina à la roulette en parcourant l’Europe.
Gaëtan Plein n’est pas un historien, mais un conteur, caricaturiste et grand voyageur.
En période hivernale, il a souvent exercé sa passion lors de tournées lointaines pour petits publics francophiles aux quatre coins du monde. Il rêverait d’animer des soirées de contes dans un an ou deux en Ukraine… Espérons !
En une trentaine d’années, il a séjourné quatre fois en Russie, d’abord à Saint Pétersbourg avec l’Alliance française et ensuite à Moscou chez l’habitant, surtout des enseignants ou des carnettistes voyageurs. Beaucoup de Russes diplômés, étudiants ou cadres ont fui à l’étranger depuis la guerre au Dombass. Certains vivent dans la précarité et l’insécurité. Ils sont aussi les victimes collatérales, mais perdues de vue de ce conflit d’un autre temps.
Photos souvenir de Gaëtan Plein lors de quatre animations en Russie